Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 18 mai au 24 juin 2018, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

Vernissage le 22 mai 2018 de 19h au 21h. 


Chloé Quenum, Foooooooossssiiillllle, détail, 2018, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Martine Sautory.

L’artiste, Chloé Quenum

Chloé Quenum est née à Paris en 1983, où elle vit et travaille. Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Paris et de l’EHESS en anthropologie de l’écriture, elle a notamment montré son travail dans des expositions personnelles et collectives à Paris, Marseille, Strasbourg ou encore Los Angeles.

Elle a été nommée en 2013 au 15e prix de la Fondation Ricard « La vie Matérielle ». Elle expose à la galerie Joseph Tang à Paris.

Chloé Quenum, Foooooooossssiiillllle, détail, 2018, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Martine Sautory.

Foooooooossssiiillllle par Chloé Quenum

« Océan-roche-forêt. Tout est mouvant devant la mer. »

Imprégné d’anthropologie, d’histoire des techniques et de poésie, le travail de Chloé Quenum opère des glissements lexicaux et visuels sous forme d’assemblages qui reconfigurent l’origine comme la géographie d’objets ou de situations. Elle dépose dans la vitrine FOSSSIILEE, paysage mobile et champ lexical, surgi de son expérience récente en Nouvelle-Zélande, où la diversité des paysages éprouve constamment la mobilité de l’habitant. Les forces vives qui secouent cette nature brute -« soleil sans filtre »- déploient ici une écriture intérieure complexe, où une tectonique se met en place entre le réel et l’imaginaire. Dans ce collage précaire et intimiste, les objets ponctués dans l’espace sont autant de collisions de souvenirs et de mémoires. Au-delà d’une expérience de l’ailleurs, ce paysage offre ainsi une expérience aléatoire et sensible du dedans, dans l’espace transitionnel de la vitrine, entre espaces intime, public, civique et religieux.

« J’ai vu, dans mes yeux faits de membranes sensibles, de gelées transparentes et de rayons, mes yeux baignés d’humeurs et de lumières, j’ai vu des étendues pleines d’espace, de dessins, de plans colorés, et d’autres choses, indicibles avec des mots ; — sans que jamais imaginées telles…»
Victor Segalen, Équipée.

« Cette tresse, on la nommait « Origine-du-verbe », car elle semblait faire naître les paroles. Térii comptait la négliger bientôt : remâchés sans relâche, les Dires consacrés se suivraient à la longue d’eux-mêmes, dans sa bouche, sans erreur et sans effort, comme se suivent l’un l’autre en files continues les feuillages tressés qu’on lance à la dérive, et qu’on ramène, à pleines brasses, chargés de poissons miroitants. »
Victor Segalen, Les immémoriaux.

Alicia Knock, commissaire – 2018.

 

En savoir plus :
Voir & Dire

 

Direction : Olivier de Bodman
Programmation : Alicia Knock
Coordination :
Martine Sautory et Nathalie du Moulin de Labarthète

Légende de la photo : Chloé Quenum, Foooooooossssiiillllle, détail, 2018, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Martine Sautory.