Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 4 octobre au 27 novembre 2013, avec prolongation jusqu’au 30 septembre 2020, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

Vernissage le 4 octobre 2013 de 18h à 21h, en présence de l’artiste.


Vincent Dulom, L’entre-ciel, installation, 2013, Galerie Saint-Séverin, Paris.
Photo Fabrice Seixas.

L’artiste, Vincent Dulom

Vincent Dulom est né en 1965 à Bagnères-de-Bigorre. Il vit et travaille à Paris. Diplômé en Arts Appliqués, il choisit de travailler la peinture, seul, loin du monde de l’art contemporain pendant une « période d’apprentissage » de près de 15 ans.

Son travail a été montré dans de nombreuses expositions personnelles (La Fabrique de Toulouse et très récemment à La BF15 de Lyon) et collectives (Espace de l’Art Concret, MAC de Marseille, Galerie Bertrand Grimont, YIA,…).

L’oeuvre de Vincent Dulom est visible sur le site de l’artiste. Il est représenté par la Galerie Leonardo Agosti à Sète.


Vincent Dulom, L’entre-ciel, détail, 2013, Galerie Saint-Séverin, Paris.
Photo Fabrice Seixas.

L’entre-ciel par Vincent Dulom

 

Vincent Dulom est un peintre en quête du sublime. C’est aussi un penseur à la manière de saint Augustin, dont il a en commun l’exigence et avec lequel il partage le goût de la simplicité.

Son face à face avec la peinture ne se fait pas avec la toile vierge sur châssis muni de pinceaux et tubes de couleur – selon le mythe du peintre – mais avec un ordinateur, sorte de nouvelle page blanche à l’ère du numérique. Sur son écran, il détermine une forme qui condense la couleur vers le centre pour aller dans une tension circulaire vers les bords, une forme « ronde » qui n’engage pas – au contraire du carré ou du triangle – de rupture particulière avec les limites du format. (Ici la description s’arrête car à ses yeux la manière de faire n’a que « peu d’intérêt devant la peinture » et il préfère que l’on n’en parle pas).

La couleur choisie vibre, résonne et la peinture proprement dite peut dès lors naître de son impression même, le plus souvent à jet d’encre pigmentaire sur un papier au fort grammage, au PH neutre, sans acides, sans azurants et d’une blancheur naturelle (l’artiste a d’ailleurs acheté le stock complet de l’enseigne qui le fabriquait quand il a appris qu’elle cesserait sa commercialisation) et sur un format prédéfini (l’artiste évolue toujours sur des formats normés, de type A4, A3, etc.) ; l’exigence est bien de rigueur.

En vue de la réalisation de son œuvre, Vincent Dulom prend soin d’installer sa peinture : il la pose, la tend, l’épingle ; trois actions simples. Le spectateur peut alors la regarder, se plonger dedans et la contemplation commence. Là, l’œuvre agit à son tour : elle irradie, se dilate, attire, émet un halo d’ombre et de lumière, se modifie selon le déplacement du public, disparaît… Somme toute, elle vit.

Chaque peinture est unique. Titrée à la date d’impression et d’après le numéro de série à laquelle elle appartient, l’artiste lie son identité d’œuvre et de peinture au temps seul de son jaillissement.

Pour son exposition personnelle à la Galerie Saint-Séverin, Vincent Dulom a choisi de poser une peinture de format A4 cintrée (mise en forme durant près de quatre mois), sur une petite étagère, telle un socle suspendu dans l’espace blanc. L’installation est simple, sans artifices ni mise en scène ; seule la lumière artificielle est maîtrisée.

Ici la tâche colorée peinte est d’un bleu intense, très lumineux. Elle fait face à la façade de l’église Saint-Séverin. Le portail se reflète dans la vitrine mais derrière elle, le halo bleu radieux sort de son format – qui devient lui invisible – s’ouvre et semble s’élever vers le ciel (« et non vers les cieux », dixit Vincent Dulom).

Le recueillement produit, plonge le spectateur dans une rencontre quasi mystique, silencieuse, un doux voyage qui le porte à la méditation.
Intégrée au parcours de la nouvelle édition de la Nuit Blanche (5 octobre 2013), cette intervention opère doublement : d’une part, faisant office de phare, de repère pour les noctambules, l’œuvre attire l’œil dans l’obscurité ; d’autre part, les mouvements perceptibles de sa couleur troublent pour finir par captiver le public lors de sa promenade nocturne.
Géraldine Dufournet, commissaire – 2013.


Vincent Dulom, L’entre-ciel, installation, 2013, Galerie Saint-Séverin, Paris.
Photo Fabrice Seixas.

 

En savoir plus :
Voir & Dire
Narthex

 

Direction : Père Norbert Hennique 
Programmation :
Géraldine Dufournet

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