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Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 1er novembre au 17 décembre 2008, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.
L’artiste, Valérie du Chéné
Valérie du Chéné, née en 1974, est représentée par la galerie Martine & Thibault de la Châtre. Après un BTS Plasticien de l’Environnement Architectural à l’ENSAAMA, elle sort des Beaux-Arts de Paris diplômée en 2001.
Son travail a notamment été exposé au CRAC à Sète lors des expositions Nos Troubles (2002) et Trait d’union (2005). En 2006, elle participe aux Nominations Prix-Altadis à Paris, participe à l’exposition « Relampago » au KBB, Kultur Buro à Barcelone en 2007, et signe l’année d’après l’œuvre Mirage le 1% artistique du collège de Saint-Nazaire d’Aude, ainsi que son livre Bureau des ex-voto laïques, édité par la Villa Saint Clair.
Plus d’informations sur la vie et l’oeuvre de Valérie du Chéné sont disponibles sur le site de l’artiste, ainsi que sur sa page Instagram.
Valérie du Chéné, Air de repos, installation, 2008, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Valérie du Chéné.
Air de repos par Valérie du Chéné
En questionnant la forme, la couleur et l’espace, Air de Repos de Valérie du Chéné, conçue spécifiquement pour la vitrine de la Galerie Saint-Séverin, n’est pas seulement une sculpture, une peinture ou une installation, mais plutôt la mise en perspective de la quintessence propre à ces trois genres.
Si la pièce fut longuement pensée en amont à travers différentes maquettes, la réalisation finale devient une adéquation entre ces deux étapes : la fiction inhérente à la maquette, le « devenir forme » du modèle, imprègnent alors la réalité tangible de l’objet définitif.
C’est par le passage complexe du modèle à la forme, et de l’agencement réfléchi entre le module premier et le fond, qu’un nouvel espace se construit, propice au glissement du regard, lui-même saisi par le contraste évident des couleurs, du rouge et du gris sourd qui se détachent du fond bleu lumineux. Tout semble alors se jouer dans ce duel forme/couleur, sculptural/pictural : un duel maintenu par l’impossibilité d’une déambulation physique autour du module et l’appréhension psychique qui reste la seule voie d’accès à cet espace.
En effet, le module n’est pas « praticable », sa forme, qui invite pourtant à un instant de détente, n’est que factice et sa fonction première semble alors compromise par l’attraction visuelle englobante exercée par le fond bleu pourtant en retrait. Subitement tout bascule, et l’espace se transforme par l’expérience immédiate de la vision. La platitude apparente du fond bleu révèle alors une surface profonde, sans limites, où tout se rompt pour laisser place à l’appréhension d’une totalité, d’un espace extatique, volontairement intermédiaire, situé précisément entre l’ici et maintenant de l’objet, et l’expérience de sa projection vers l’au-delà de sa réalité première.
C’est en allant au-devant du minimalisme et de la rigueur presque géométrique qui semble régir cette mise en scène que s’installe une distance avec la réalité concrète de l’objet mis en avant pour que, in fine, se produise une communion quasi spirituelle avec cet espace renouvelé, ce continuum contenu tout entier dans l’Air qui, dès lors « qu’il est au repos, est invisible », pour le dire avec le philosophe grec Anaximène.
Virginie Lauvergne – 2007
Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation : Marieke Benetti
Légende de la photo : Valérie du Chéné, Air de repos, installation, 2008, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Valérie du Chéné.