- Accueil
- Qui sommes-nous ?
- Églises
- Conférences
- Évènements
- Galerie Saint Séverin
- Column 1
- Histoire
- Expositions
- S’y rendre
- Column 2
- HorairesOuvert 24/7Adresse4, rue des prêtres Saint-Séverin, 75005 Paris
- Actualités
- Contact
Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 3 octobre 2020 au 8 janvier 2021, avec prolongation jusqu’à fin janvier, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.
Vernissage en extérieur le 8 octobre 2020 de 18h30 à 21h.
L’artiste, Giulia Andreani
Née en 1985 à Venise, Italie, elle vit et travaille à Paris. Diplômée des Beaux-Arts de Venise et d’un Master en Histoire de l’Art de la Sorbonne, elle a été pensionnaire de la Villa Medicis en 2017-2018.
Peintre figurative, Giulia Andreani travaille à partir d’images d’archives qu’elle s’approprie (documents historiques officiels ou privés) et réinterprète entre fiction et réalité. Elle s’intéresse particulièrement à l’histoire des femmes et notamment à celles qu’on a oubliées donnant un caractère politique à certaines séries de tableaux consacrées aux pionnières, (anonymes ou célèbres : ouvrières, résistantes, migrantes, artistes, etc.).
Plus d’information sur la vie et l’oeuvre de Giulia Andreani sur le site de l’artiste. Elle est représentée par la Galerie Max Hetzler.
Giulia Andreani, Pétrichor, Installation, 2020, Galerie Saint-Séverin, Paris.
Photo Galerie Max Hetzler.
Pétrichor par Giulia Andreani
En 2013, au moment de la crise monétaire grecque, Giulia Andreani représente dans un tableau intitulé Miss Europa une vision allégorique de l’Union européenne dans laquelle Miss Grèce gît effondrée au sol. Lorsqu’elle peint en 2016, Il ratto di Europa, l’artiste dresse un portrait encore plus sombre de l’Europe, au regard des difficultés traversées depuis plusieurs années sur les plans politique, économique, migratoire. Cette toile revêt aujourd’hui un caractère prémonitoire et visionnaire si l’on prend en considération la crise sanitaire qui frappe notre monde
Comme souvent dans son travail, l’artiste s’appuie sur une photo d’archives extraite ici d’un article consacré à la mortalité infantile avant la découverte des antibiotiques. Une jeune patiente assise sur une table d’opération semble sans espoir comme résignée. Les médecins qui l’entourent deviennent, sous le pinceau, les quatre Cavaliers de l’Apocalypse, (personnages bibliques représentés de manière allégorique dans la peinture religieuse). Sur chacune des blouses de chirurgien, sont peintes trois étoiles rappelant celles du drapeau de l’Europe. Chaque couleur d’étoile symbolise un attribut. Ainsi le chirurgien armé d’un scalpel, porte le rouge qui rappelle la guerre, le terrorisme. L’infirmière, le vert qui renvoie à la maladie et l’épidémie. Le cavalier aux étoiles blanches, cultive une sorte de neutralisé inquiétante ; quant au cavalier noir, il incarne la mort et semble menaçant, affublé d’une balance en référence à la célèbre représentation de l’Apocalypse par Dürer.
Le malaise de L’Europe est manifesté ici ; son projet d’unité apparaît affaibli, voire en grand danger puisque le corps médical ne semble pas décidé à intervenir et soigner mais plutôt en attente comme figé, en quelque sorte.
Cette œuvre à la force énigmatique, jamais encore montrée à Paris, nous questionne sur nos propres capacités à nous mobiliser, à nous engager pour se porter au secours des plus fragiles. Qu’attendons-nous ?
Elle recompose des images trouvées en les recadrant, ou en y ajoutant des références personnelles. Elle peint aussi bien des portraits individuels que de groupes (manifestations, événements publics historiques) engageant un rapport à la peinture d’histoire, au dialogue entre art et politique.
Ses toiles qui donnent une impression de monochrome dilué, sont peintes au gris de Payne un mélange de bleu, de Sienne et d’alizarine (rouge végétal), une couleur utilisée en aquarelle qui rappelle les photos anciennes. Elle y introduit des nombreuses nuances qui permettent de créer des effets de transparence, d’inachevé, et de jouer avec la lumière.
Elle a bénéficié de nombreuses expositions personnelles parmi lesquelles celles en 2019 du musée des Beaux-Arts de Dole et de Labanque à Béthune, et en 2017 du Centre d’Art Nei Liicht de Dudelange, Luxembourg. Elle est représentée par la galerie Max Hetzler qui expose en ce moment ses dernières œuvres à Londres.
Odile Burluraux, commissaire – 2020.
Entretien de Giulia Andreani avec Nathalie du Moulin de Labarthète :
Direction : François Drouin
Programmation : Odile Burluraux
Coordination : Martine Sautory / Nathalie du Moulin de Labarthète
Légende de la photo : Giulia Andreani, Il ratto di Europa, 2016, collection ville de Dudelange (Luxembourg), Courtesy Galerie Max Hetzler Paris Londres Berlin.