Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 2 juillet au 1er octobre 2008, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

L’artiste, Jean-Michel Othoniel 

Jean-Michel Othoniel est né en 1964 à Saint-Étienne, il vit et travaille à Paris.

Invité de la Documenta de Kassel en 1992, il participe à l’exposition « Féminin-Masculin » au Centre Pompidou en 1995 avec l’installation de My Beautiful Closet. Il suspend des sculptures de verre dans les bambous des jardins de la Villa Médicis dès 1996, puis, en 1997 aux arbres de la Collection Peggy Guggenheim et, en 1999, dans les jardins de l’Alhambra et du Generalife, à Grenade. En 2000, il transforme la station de métro Palais-Royal – Musée du Louvre en Kiosque des Noctambules.

Cet été, il est invité par Christian Lacroix au Musée Réattu d’Arles et par les Éditions Actes Sud à la chapelle du Méjan pour une exposition personnelle. L’Herbier merveilleux – notes sur le sens caché des fleurs dans la peinture : dessins, photographies, textes et légendes de Jean-Michel Othoniel accompagne cette exposition.

L’oeuvre de Jean-Michel Othoniel est visible sur le site de l’artiste. Il est représenté par la Galerie Perrotin.


Jean-Michel Othoniel, Le Feu de la Saint-Jean, installation, 2008, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Jean Alain.

Le Feu de la Saint-Jean par Jean-Michel Othoniel

Le Feu de la Saint-Jean, œuvre réalisée spécialement pour la Galerie Saint-Séverin, propose un dispositif de retournement d’image : la façade de l’église Saint-Séverin vient s’ériger dans les flammes du miroir créé par l’artiste. En écho à cette installation, Jean-Michel Othoniel vous offre la lecture de ce poème de Federico Garcia Lorca.

La sœur gitane

« Silence de chaux et de myrthe.
Des mauves parmi les herbes folles.
La sœur brode des giroflées
sur une toile jaune paille.
Dans le lustre sale
volent les sept oiseaux du prisme.
L’église grogne dans le lointain
tel un ours au ventre renversé.
Comme elle brode bien ! Quelle grâce !
Sur la toile couleur paille
elle aimerait broder
les fleurs de ses rêves :
tournesol, magnolia,
fait de sequins et de rubans !
Fleur de safran et poids de lune
pour parer la nappe de l’autel !
Dans la proche cuisine,
cinq oranges sanguines se confisent.
Souvenirs des cinq plaies du Christ
réouvertes à Almería.
Dans les yeux de la sœur
l’éclair de deux cavaliers au galop.
Une rumeur, profonde et sourde,
vient soulever sa chemise ;
et à force de contempler de loin,
les nuages et les montagnes,
figés par la distance,
c’est son cœur de sucre et de verveine qui se brise.
Oh, maintenant c’est la plaine qui se redresse
et vingt soleils qui tournent au-dessus de sa tête !
Et les fleuves qui s’érigent dévoilent ses fantasmes !
Mais elle reste concentrée sur ses fleurs
bien que face à elle, mouvante par la brise,
la lumière du soir joue à cache-cache dans la jalousie. »
Federico García Lorca. Traduction J.-M. Othoniel

 

Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation :  Marieke Benetti

Légende de la photo : Jean-Michel Othoniel, Le Feu de la Saint-Jean, détail, 2008, Galerie Saint-Séverin, Paris.