Exposition visible du 11 au 28 juin 1998 au Cloître Saint-Séverin et à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

Vernissage le 11 juin 1998, de 18h à 20h.

Les artistes
Patrick Chapus 

Diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Valence, il est professeur de dessin à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims depuis 1992.

Claire-Jeanne Jézéquel

Née en 1965 à Fontenay-aux-Roses, Claire-Jeanne Jézéquel vit et travaille à Paris, France. Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Grenoble puis à l’Institut des hautes études en arts plastiques à Paris, l’artiste est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome entre 1991 et 1992.

Les oeuvres de Claire-Jeanne Jézéquel sont des constructions spatiales minimalistes mêlant dessin et architecture. Privilégiant les matériaux simples, l’artiste souhaite rappeler les étapes de fabrication de ses sculptures.

Les oeuvres de l’artiste sont visibles sur son site.

Djamel Tatah

Né en 1959, Djamel Tatah est un artiste Franco-Algérien. Il étudie à l’Ecole des Beaux-arts de Saint-Etienne.

L’artiste propose une  peinture sobre et épurée où il montre l’homme contemporain face au monde et à son quotidien. Il peint des figures silencieuses à taille humaine, implantées dans des scènes comme suspendues dans le temps.

 « Ma peinture est silencieuse. Imposer le silence face au bruit du monde, c’est en quelque sorte adopter une position politique. Cela incite à prendre du recul et à observer attentivement notre rapport aux autres et à la société. »
Djamel Tatah

Djamel Tatah est représenté par la Galerie Poggi. Les oeuvres de l’artiste sont également visibles sur son site.

Carton d’invitation à l’exposition Instruments de la Passion, 1998.
Carton d’invitation conservé à la Bibliothèque Kandinsky, Paris.

Instruments de la Passion par Patrick Chapus, Claire-Jeanne Jézéquel et Djamel Tatah

Depuis le XIIIème siècle, il est courant de symboliser la Passion du Christ par des instruments dont le nombre et la nomenclature ont varié suivant les époques, autour d’une sorte de noyau représenté par la croix, la couronne d’épines, la lance, l’échelle ou les clous. Les trois artistes ici réunis n’en présentent pas vraiment une réactualisation; ils n’opèrent pas un retour nostalgique à cette iconographie; ils s’en inspirent plutôt dans la mesure où ce thème rejoint des problèmes qui sont au cœur de leur œuvre propre. Ils l’enrichissent du même coup de présences nouvelles.

Au centre du cloître, Claire-Jeanne Jézéquel (née en 1965, travaille à Paris) disposera autour d’un arbre, une sculpture où les panneaux de bois découpés et laissés tels qu’on les trouve dans les magasins de bricolage, traceront un mouvement de montée circulaire. Comme dans la plupart de ses œuvres depuis son séjour à la Villa Médicis (en 1991-1992), les zones de plâtre ou d’enduit placées sur le bois (ou entre ses comme autant de déchirures/ jointures, inscriront la faille, la césure dans une pratique contemporaine dont l’artiste a marqué l’origine dans le Saint-Thomas du Caravage, où le doigt de l’apôtre s’enfonce avec vigueur dans la chair du Christ ressuscité.

Sous les voûtes, Patrick Chapus (né en 1956, travaille à Bruyères-sur-Fère, dans l’Aisne) disposera plusieurs ensembles dont deux réalisés en 1993 et 1994 à partir d’un voyage en Turquie fait en 1992 sur des lieux qui sont ceux du génocide arménien de 1915 en même temps que des épisodes bibliques du Déluge. De nouveaux tavaux viendront en compléter le sens, à partir de la trace d’objets liés à la Passion, traces qui sont le produit soit d’une peinture sur panneaux mélaminés – comme autant de soit de l’ombre portée des instruments réels. La vacillation des images, leur incertitude reliquaires -, convoqueront l’environnement quotidien, en l’intégrant dans une dimension qui le dépasse.

Dans la galerie, de l’autre côté de la rue, Djamel Tatah (né en 1959, travaille à Montreuil) montrera un grand diptyque, peint à l’huile et à la cire sur toile, où s’incarnera un travail déjà ancien sur la figure humaine. De même que dans certains traitements traditionnels des Instruments de la Passion on ajoutait les participants au récit de la mort de Jésus, ce sont bien dans ce nouveau diptyque sans titre les instruments et l’objet d’une Passion contemporaine qui seront disposés sur le fond monochrome de la toile. Il ne s’agira pas pour autant d’une citation iconographique, ni d’une thématique explicitement religieuse. Mais l’image d’un homme qui tombe, au milieu d’une foule composée d’individus séparés et indifférents les uns aux autres, vient en écho à une tradition assumée.
Eric de Chassey, commissaire – 1998

 

En savoir plus :
Le Journal des Arts

 

Commissariat : Eric de Chassey
Presse : Odile Nouguès

Légende de la photo : Djamel Tatah, Sans titre, 1994, huile et cire sur toile et bois, 220 x 199 cm. Photo : Studio Djamel Tatah.