Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 25 septembre au 15 décembre 2025, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est gratuite.

L’inauguration de l’exposition aura lieu en présence de l’artiste.

Une rencontre avec Stéphane Belzère aura lieu  jeudi 25 septembre de 18h30 à 20h
à la salle paroissiale 3, rue des Prêtres-Saint-Séverin.
Elle sera animée par Christine Blanchet et frère Marc Chauveau.
Un verre de l’amitié suivra à la galerie.

Frère Marc Chauveau, commissaire invité

Stéphane Belzère

Né en 1963, Stéphane Belzère vit et travaille à Paris. Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris à la fin des années 1980, il choisit le médium de la peinture considéré à l’époque comme obsolète. Fort de ce choix il explore le thème du bocal anatomique qu’il découvre dans les réserves du Museum d’histoire naturelle de Paris et qu’il peint en transparence. Ces bocaux renferment des organes génitaux du monde animal. L’artiste s’intéresse à ces objets d’études scientifiques qui reflètent les mystères de la création et de l’évolution. Il donne à voir le créé, mais un réel que nous ne sommes pas habitués à voir. D’où le sentiment d’inquiétante étrangeté que l’on ressent devant ces œuvres.

Poursuivant son travail sur la transparence et la couleur, Il conçoit en 2006 les vitraux de sept grandes des baies du chœur de la cathédrale de Rodez qui reprennent certains éléments de l’iconographie de la série des bocaux dans le formol.

 

« Les pensées colorées du peintre »

Genèse et fécondité des vitraux de Rodez

Un grand cerveau aux couleurs éclatantes et lumineuses.

Des bocaux d’anatomie à l’inquiétante étrangeté mais aux coloris raffinés et traversés par une lumière douce.

Aquarelles lumineuses où la lumière semble venir de derrière les couleurs, dans la continuité de la lumière des vitraux de la cathédrale de Rodez.

Une lumière qui transfigure la couleur en transparence.

Les œuvres exposées appartiennent au vocabulaire iconographique de Stéphane Belzère lorsqu’il reçoit la commande de sept vitraux pour le chœur de la cathédrale de Rodez. Il répond à un cahier des charges précis élaboré par la DRAC et le diocèse avec quatre verrières se référant aux quatre éléments du monde associés à des thèmes : la terre, le ciel et les Saints du ciel, le feu et la Chute des anges enfin l’eau et la Création du monde ; et trois autres vitraux ayant pour thèmes les sacrements, l’Église de Rodez au cours des siècles et la Transfiguration de la chair ou Résurrection.

Stéphane Belzère répond à cette commande en empruntant une voie symbolique plus significative que celle illustrative d’épisodes narratifs et identifiables facilement. Il ose emprunter une iconographie issue de notre monde contemporain notamment venant de l’univers biologique ou médical.

Ainsi le répertoire biologique apparaît dans le vitrail de la Création où dans une sorte de liquide bleu flotte des éléments embryonnaires qui évoquent la vie à ses débuts évoquée dans la Genèse. Toutes ces formes inspirées des bocaux anatomiques peints par l’artiste au Museum d’Histoire naturelle de Paris.

Pour d’autres vitraux, Stéphane Belzère revisite l’iconographie traditionnelle en empruntant des éléments proprement biologiques significatifs de la vie humaine, comme dans le vitrail des sacrements où des globules rouges du sang du Christ, comme une chaîne d’ADN, relient les sacrements qui irriguent la vie du chrétien du baptême à l’extrême onction. Ou bien les connexions neuronales qui sillonnent le vitrail de l’Église de Rodez et explicitent le sens de la mission de l’Église.

Selon le cahier des charges l’artiste devait représenter Dieu au sommet des vitraux. Au cours des siècles Dieu a été représenté de différentes façons : à l’époque paléochrétienne par une main descendant du ciel, à l’époque baroque par un œil, parfois un œil dans un triangle, puis un vieillard à la longue barbe. Là encore, Stéphane Belzère puise dans le registre médical de notre monde contemporain en reprenant l’image IRM d’un cerveau, siège de l’intelligence, des pensées, de la pulsion d’amour. Image contemporaine pour tenter de montrer symboliquement l’irreprésentable.

Frère Marc Chauveau, commissaire invité – septembre 2025

Pour en savoir plus écoutez

Légende photo à la une :

Stéphane Belzère, Grand IRM -pensée couleurs n°6, 2019/2020, aquarelle sur papier, 153,5 x 124,5 cm Photo @ ADAGP / Courtesy Jean-Marie Oger & Stéphane Belzère