Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 20 septembre au 31 octobre 2007, dans le cadre de l’événement Nuit Blanche du 4 octobre 2007, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

L’artiste, Claude Rutault

Né en 1941 à Trois-Moutiers, en France.

« Claude Rutault se définit comme un peintre, et en effet, voir une de ses œuvres est indéniablement une rencontre avec de la peinture sur toile. Mais Rutault ne peint pas ses œuvres lui-même, et il ne participe pas non plus à la supervision de leur production au même titre qu’un producteur, un concepteur ou un dirigeant d’usine, de studio ou d’atelier. En revanche, l’essence de la pratique de Rutault réside dans l’écriture et dans un ensemble de règles, de mises en garde, d’instructions et de procédures appelées « définitions / méthodes », dans le respect desquelles une galerie, un collectionneur ou une institution — connus comme « preneurs en charge » — accepte d’ « actualiser » une œuvre donnée. »
Texte Galerie Perrotin.

Claude Rutault est représenté par la Galerie Perrotin à Paris.

 

De Poussin aux Rolling Stones par Claude Rutault
Le point de vue de l’artiste

« Devant cette boite fermée, aux dimensions modestes, le visiteur reste dehors. Aucun contact physique avec la peinture isolée derrière sa vitre. Maquettes : les dimensions réelles des œuvres sont indiquées sur les feuilles posées à plat dans la vitrine. Actualisées, ces peintures imposeront la déambulation, pourront accueillir d’autres peintures, des papiers, des photographies …

Maquettes constituées de petites toiles extraites de TRANSIT, utilisées telles quelles. Peintes comme le mur elles deviendraient des peintures en réduction. Des objets de vitrine. Or, ce sont des maquettes. Elles sont la suite d’un texte pour des circonstances aux paramètres encore inconnus ; des projets de peintures qui vont à la rencontre de ce texte à écrire, texte qui seul peut donner lieu à actualisation.

Peintures réelles qu’il faut contourner en même temps que surfaces destinées à recevoir, à présenter, à porter le regard au-delà de leur simple présence. Dans un rôle semblable à l’agencement du studio d’enregistrement des Rolling Stones de Sympathy for the Devil dans le film de Jean-Luc Godard « one + one », qui permet de monter la musique en conservant l’identité de chaque interprète, de même que le petit théâtre, adaptable à n’importe quel tableau, permettait à Poussin de définir avec précision les limites des différents plans, l’imbrication de l’ombre et de la lumière de son tableau, les parties et le tout.

Mais à la différence du studio des Rolling Stones, personne n’a jamais vu le petit théâtre de Poussin. Il ne s’agit donc pas de reconstitution, plutôt d’une construction qui reflète sans doute plus mes préoccupations que celles de Poussin. A chacun s’il le désire, en faisant le tour de la salle les saisons au musée du Louvre de se faire son cinéma, imaginant quelle pouvait être pour chaque toile le décor sur et avec lequel poussin peignait le printemps, l’été … »
Claude Rutault, artiste – septembre 2007.

 

Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation : Jean de Loisy

Légende de la photo : Claude Rutault, De Poussin aux Rolling Stones, installation, 2007, Galerie Saint-Séverin, Paris.