Exposition visible du mercredi au dimanche inclus, de 15h à 19h,
du 22 octobre au 14 novembre 1993 à la Galerie Saint-Séverin.

L’artiste, Claude Viallat

Né en 1936 à Nîmes, Claude Viallat étudie à l’École des beaux-arts de Montpellier et à l’École des beaux-arts de Paris.

Depuis 1966, il utilise un procédé de peinture à base d’empreintes sur toiles sans châssis, créant une forme neutre répétée indéfiniment. Cela lui permet de faire de la couleur à la fois le sujet et l’objet de son œuvre, tout en jouant avec les rapports de densité, d’intensité et de brillance entre les surfaces colorées.

Il expose au Centre Pompidou en 1982, puis à la Biennale de Venise, en 1988. Claude Viallat est représenté par de nombreuses galeries en France et à l’international : Galerie Templon (Paris), Galerie Ceysson & Bénétière (Luxembourg), Galerie From Point to Point (Nîmes), Galerie Oniris (Rennes), Galerie Hélène Trintignan (Montpellier), et Gallery Itsutsuji (Japon).

Les vitraux d’Aigues-Mortes Notre-Dame des Sablons, par Claude Viallat

« Les vitraux de Claude Viallat donnent à cet édifice des couleurs extraordinaires qui permettent à la pierre de vivre intensément à n’importe quel moment de la journée. »
René Jeannot, maire d’Aigues-Mortes, cité par Sabine de Lavergne, dans Chroniques d’art sacré, n°36, hiver 1993, p.18.
 

Claude Viallat, vitrail à motif rouge sur fond bleu marine, 1993, Galerie Saint-Séverin, Paris. Centre Pompidou, Mnam-Cci, Paris / Bibliothèque Kandinsky / Photo Didier L’Honorey.


Le point de vue de la revue France Catholique

« Prenant la suite du renouveau de l’« art sacré » des années 50, l’Eglise d’aujourd’hui veut reconnaître dans le vitrail une forme de prière vers Dieu. Deux expositions successives présentées par la galerie dévoilent une face plus contemplative, plus sereine de cet appel reçu par l’art d’aujourd’hui. […] L’une est de Claude Viallat, l’autre est consacrée à Matisse, toutes les deux concernent des chapelles.

Pour l’église d’Aigues-Mortes, Viallat a créé des vitraux dont l’harmonie simple, unifiée et colorée est en accord avec la pureté primitive de cette architecture du XIIIe siècle. Ces vitraux, montrés à Saint-Séverin en novembre seront posés en mai-juin à Aigues-Mortes, en l’église Notre-Dame des Sablons. Claude Viallat travaille avec une « empreinte », tache ondulée rectangulaire, qu’il place selon de faibles obliques. Les intervalles dans la version « en négatif », en plan cadré et rapproché forment le signe de la croix. Les couleurs vives, joyeuses s’accordent aux vieilles pierres et leur trame simple soutient un rythme spontané. Les vitraux apparaissent comme des taches de couleurs dansantes à l’image de leurs reflets au sol. La lumière du jour palpite dans l’épaisseur de la fenêtre de verre, vivace et symbole d’espérance. […] »
Ariane Grenon, «  Matisse et Viallat à la galerie Saint-Séverin », France catholique, n°2427, 26 novembre 1993, p.26.

 

Claude Viallat, vitrail à motif brun sur fond bleu turquoise, 1993, Galerie Saint-Séverin, Paris. Centre Pompidou, Mnam-Cci, Paris / Bibliothèque Kandinsky / Photo Didier L’Honorey.

Le point de vue de la revue Chroniques d’art sacré

« Claude Viallat et le maître-verrier Bernard Dhonneur ont réalisé les 31 vitraux de cette église en verre antique soufflé à la bouche. Les verres sont colorés au moment de la fusion avec ajout d’une couche d’émail coloré sur un support blanc. Ils comprennent plusieurs couleurs dans l’épaisseur, les formes étant obtenues par gravure à l’acide et l’ensemble relié par des résines suivant un procédé proche du stadip mais appliqué pour la première fois à l’art. Cette recherche plastique débouche sur un vitrail dont les nuances dans la matière et la couleur ont permis de serrer au plus près la pensée de l’artiste.

Les vitraux de Claude Viallat donnent, à cet édifice du XIIIe siècle magnifiquement restauré, des couleurs extraordinaires et malgré tout d’une grande rigueur et sobriété, qui permettent à la pierre de vivre intensément. C’est une expérience heureuse qui montre que le mariage entre patrimoine historique et art contemporain peut être réussi. Ils représentent un apport supplémentaire à la mise en valeur de telles richesses sans avoir à se réfugier derrière une mauvaise copie ou un plagiat. »
Non signé, « Notre-Dame des Sablons à Aigues-Mortes », Chroniques d’art sacré, n°37, printemps 1994, p. 10 – 11.

 

Légende de la photo : Claude Viallat, vitrail à motif lie de vin sur fond bleu marine délavé, 1993, Galerie Saint-Séverin, Paris. Centre Pompidou, Mnam-Cci, Paris / Bibliothèque Kandinsky / Photo Didier L’Honorey.