Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 30 juin au 25 septembre 2022, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est gratuite.

Vernissage le 30 juin 2022 de 18h30 à 21h, en présence de l’artiste.

L’artiste, Marinette Cueco

Marinette Cueco a réalisé des expositions dans de nombreux lieux en France : à Chartres,
à Joinville, au musée des Beaux-arts de Pau, à l’Arsenal,au musée de Soissons, à la Fondation Datris, au Centre contemporain de Chateauvert dans le Var, au Domaine de Chaumont dans le Loir-et-Cher, au Musée et jardins de Salagon dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Deux expositions ont marqué sa carrière, de ses débuts jusqu’à aujourd’hui : en 1986, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, et en 2021-22 au LAAC, lieu d’art et d’action contemporaine de Dunkerque.

Chacune de ses expositions portent un titre précis : « Ouvrages d’herbes », « Paroles de plantes »,
« Erbilles », « Couple à couple », « Herbiers fantastiques », « Jardins silencieux »,
« Pierres captives » et évoquent son univers.
Elle a partagé plus de 60 ans de vie commune avec Henri Cueco, peintre.

Marinette Cueco est représentée à Paris par la Galerie Univer/Colette Colla.

 

Sable et pierres captives par Marinette Cueco

Née en 1934 à Argentat en Corrèze, aux confins de l’Auvergne et du Limousin, Marinette Cueco crée depuis les années 70, des œuvres issues de la nature : « Les formes de la vie naturelle me fascinent ». Se concentrant sur le tressage et le tissage des herbes- « Ce sont elles qui décident », elle crée différentes installations : tableaux végétaux, structures bi-dimensionnelles fixées sur une planche de bois, pelotes et entrelacs d’herbes, « pierres captives », herbiers. Ses matériaux sont issus de ses promenades dans une région où la nature est restée intacte : « les sentiers de Corrèze m’ont tout appris ».

Elle associe une culture paysanne et une démarche de botaniste héritées de ses parents à l’intimité d’un rapport au végétal qui n’appartient qu’à elle. Les charmes de la promenade sont portés par une exigence sensible de l’écoute de la nature, « Il faut qu’il y ait une vacance de l’esprit, un état hypnotique », son but étant « d’aller chercher très profondément en soi » pour restituer le plus intense de la sensation.

En regardant, ramassant, égrenant, glanant, séchant, les fragments végétaux de son environnement, -herbes en évolution, pierres sur le chemin, feuilles, pétales d’ail, …-, elle restitue leur présence concrète et révèle leur qualité visuelle : « Il suffit de déplacer l’euphorbe, la linaigrette apparemment dépourvus d’existence et de les déposer ailleurs pour qu’ils révèlent leurs couleurs, leurs formes, et libèrent leur beauté ». Ses seuls outils -une pince de philatéliste et une paire de ciseaux, sa méthode d’enroulement, de nœud, de tissage dessinent un langage abstrait au plus près du vivant : « Ce que je trouve formidable dans les plantes, c’est que leur imagination s’exerce sur elles même : voyez les nids, les cocons, les abris. »

Ses tableaux végétaux retranscrivent des formes ovoïdes, jouant sur les pleins et les vides, créant des effets de transparence. Ses galets tricotés, emmaillotés, sont comme réchauffés dans leurs filets. La trajectoire de Marinette Cueco a croisé les mouvements Supports-Surfaces, courant français des années 70 questionnant un retour au primitif dans les composants de l’œuvre -son support, sa place dans l’espace-, et le Land art, mouvement contemporain inspiré d’interventions artistiques dans la nature. On ne peut que les évoquer parce qu’ils lui sont contemporains tant la démarche de Marinette Cueco est personnelle et témoigne d’une sensibilité visuelle portée par la curiosité, la bienveillance et l’émerveillement : « Il ne faut rien négliger du vivant ».
Angéline Scherf, commissaire – juin 2022.

 

Ecoutez Marinette Cueco nous parler de son travail.
Entretien de Marinette Cueco avec Nathalie de Labarthète, le 30 juin 2022 à la Galerie Saint-Séverin

 

Installation Sable et pierres captives :
Marinette Cueco, Tondo, 2022, Entrelacs – joncs capités, 85 cm de diamètre et Pierres captives, galets et jonc capité.

Direction : Laurent du Mesnil
Programmation :
Angéline Scherf
Coordination : Martine Sautory et Nathalie du Moulin de Labarthète
Montage : Galerie Univer Colette Colla

Légende de la photo : Marinette Cueco, Tondo éclaté, Entrelacs Jonc épars, jonc capité et bris d’ardoise, 110 cm, détail Photo : © Bertrand Hugues