Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 9 février au 2 avril 2009, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

L’artiste, Taysir Batniji

Né à Gaza le 14 décembre 1966, Taysir Batniji vit et travaille à Paris.
Il a fait ses études d’art à l’Université Al-Najah, à Naplouse, en Palestine (1985-1992) et à l’École des Beaux-Arts de Bourges, en France (1995-1997).
En 2009, il participe, avec six autres artistes, à l’exposition du tout premier pavillon palestinien de la Biennale de Venise.

Les oeuvres et expositions de Taysir Batniji sont visibles sur le site de l’artiste.

 

Taysir Batniji, Transit, 2004.

 

Transit par Taysir Batniji

Filmer ou photographier les lieux de passage entre l’Égypte et Gaza est interdit. Dès 2003, j’ai donc décidé de documenter clandestinement – et de ce fait partiellement – mes voyages entre le Caire et la frontière de Rafah. C’est à partir de ces enregistrements que j’ai réalisé, en septembre 2004, la vidéo Transit : succession d’images fixes prises hâtivement, irrégulièrement ponctuées d’espaces vides (noirs), montées sous forme de diaporama, et dont la seule dimension sonore est la scansion régulière d’un projecteur diapo. Pour tout dénouement, une unique séquence en mouvement (ralenti). Transit reflète les conditions de la difficile, voire de l’impossible mobilité des Palestiniens aujourd’hui.

Transit s’inscrit dans la lignée d’une série de travaux produits depuis 1997 qui interrogent les notions de déplacement, d’entre-deux, de non circonscription : Sans titre (valise(s) et sable, 1998), Une fenêtre en voyage (1999), Voyage impossible (2002), Départ (2003) et plus récemment, Sans titre (sablier, 2007), Sans titre (2007). Plus localisée, la vidéo Transit correspond, en quelque sorte, à une tentative de contre-information. Vidéaste non autorisé, voyageur parmi les voyageurs, je me distingue du reporter travaillant pour une instance officielle. Les images fixes, maladroitement cadrées, se succèdent lentement ; rien ne se passe, que l’attente des voyageurs. Depuis juin 2006, cette frontière est maintenue hermétiquement fermée par Israël. Elle est même, à l’heure où j’écris ces lignes (janvier 2009), bombardée par l’aviation israélienne.

Filmer ou photographier ce lieu était, pour moi, un moyen de témoigner de cette réalité trop peu documentée, une manière d’agir ou de résister face à cette situation où l’attente est la seule occupation.
Taysir Batniji, artiste.

 

Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation :
Germaine de Liencourt

Légende de la photo : Taysir Batniji, Transit, 2004.