Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 1er octobre au 1er décembre 2019, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

Vernissage le 1er octobre 2019 de 18h30 à 21h.


Estefanìa Peñafiel Loaiza, Passant, penses-tu passer par ce passage, installation, 2019, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Martine Sautory.

L’artiste, Estefanìa Peñafiel Loaiza

Estefanía Peñafiel Loaiza est née en 1978 à Quito, Équateur et vit à Paris depuis 2002. Diplômée à l’École National de Beaux Arts de Paris en 2007, elle a participé à des programmes de post-diplôme aux ENSBA de Lyon et de Paris. Elle a également été sélectionnée pour plusieurs résidences artistiques : 3bisf, Résidence Saint-Ange, Centre photographique d’Île-de-France, La Galerie de Noisy-le-Sec, centre d’art The Hangar-Beyrouth, entre autres.

Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions personnelles, parmi lesquelles : détours (la loterie à Babylone) (3bisf, Aix en Provence), de l’incertitude qui vient des rêves (Galerie Alain Gutharc, Paris), errements (Centre d’art image/imatge, Orthez), à rebours (FRAC Franche-Comté, Besançon), casa tomada (Maison Salvan, Labège), fragments liminaires (CPIF, Pontault-Combault)l’espace épisodique (CREDAC, Ivry-sur-Seine), la dix-huitième place (Villa du Parc, Anemasse), en valija (Sala Proceso, Cuenca), la visibilité est un piège (Nuit Blanche, Al-Ma’mal, Jérusalem Est), no vacancy (The Hangar, Beyrouth, 2011), à perte de vue (Centre d’art Bastille, Grenoble). Elle a par ailleurs réalisé plusieurs performances, notamment au Magasin (Grenoble), au BAL (Paris), au Wiels (Bruxelles) et à la Fondation d’entreprise Ricard (Paris). Elle a également réalisé deux projets répondant à des commandes publiques en 2014 et 2016 : récoltes, au collège « Barbara » à Stains dans le cadre d’un 1% artistique, et œuvreuses, réalisé dans la commune de Chalezeule.

Les oeuvres de Estefanía Peñafiel Loaiza sont visibles sur le site de l’artiste.

Estefanìa Peñafiel Loaiza, Passant, penses-tu passer par ce passage, installation, 2019, Galerie Saint-Séverin, Paris. Photo Martine Sautory.

Passant, penses-tu passer par ce passage, par Estefanìa Peñafiel Loaiza

Une image imprimée et collée sur le mur de fond, en recouvrant toute la surface : Estefanía Peñafiel Loaiza poursuit son exploration de l’apparition photographique comme de la construction politique de l’image. Dans le cadre de la Nuit blanche, elle propose pour la Galerie Saint-Séverin un approfondissement du regard à travers de nouvelles émanations de sa série ’“un air d’accueil” où elle interroge, à l’aune des regardeurs toujours passants de la vitrine, la présence-absence des individus anonymes, invisibles ou in-regardables dans les sociétés “fluides” d’aujourd’hui.

Chacune des photographies de la série a été prise en laissant l’obturateur de l’appareil ouvert le temps qu’une séquence vidéo défile sur un écran de projection. Ces vidéos, filmées par des caméras de surveillance dissimulées, ont à l’origine pour but d’enregistrer le passage de migrants clandestins à travers des frontières terrestres (entre le Mexique et les États-Unis, entre la Palestine et Israël, entre autres). Alors que l’image vidéo vise à fournir une preuve incriminante, le procédé photographique fait disparaître les corps au profit des présences fantomatiques, en redonnant aux migrants la protection de l’anonymat.

Des feuilles du marronnier du « cloître », en réalité ancien charnier – cimetière à galeries – de l’église, sont déposées au sol de la vitrine. Dans ce jardin d’en face, les mots d’un poème sont tamponnés sur plusieurs feuilles du grand marronnier avec de l’encre résistante à l’intempérie. Le marronnier est ainsi le « porteur » de ces mots pendant quelques jours, jusqu’à ce que ces feuilles tombent. Les mots seront ensuite transportés et disséminés par le vent.
Le poème a été écrit par un auteur anonyme, à une date inconnue. En fait, il s’agit d’une inscription qui se trouvait près d’une petite porte du charnier qui donnait sur la rue de la Parcheminerie et qui a disparu au début du 19e siècle, lors des travaux réalisés sur les galeries de l’église Saint-Séverin.

«Passant, penses-tu passer par ce passage
Où pensant, j’ai passé ?
Si tu n’y penses pas, passant, tu n’es pas sage
Car en n’y pensant pas, tu te verras passé.»
Auteur anonyme, date inconnueCité par Emile Wiriot, Paris de la Seine à la Cité Universitaire : le Quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, leurs transformations à travers les siècles, Tolra éd., 1930.

 Alicia Knock, commissaire – 2019.
En savoir plus :
Le site de l’artiste

Direction : François Drouin
Programmation :
Alicia Knock
Coordination :
Martine Sautory / Nathalie du Moulin de Labarthète

Légende de la photo : Estefanìa Peñafiel Loaiza, Passant, penses-tu passer par ce passage, détail, 2019, Galerie Saint-Séverin, Paris.