Exposition visible jour et nuit, 24h/24 et 7j/7, du 15 mai au 2 juillet 2013, à la Galerie Saint-Séverin. La visite est totalement gratuite.

Vernissage le 16 mai 2013 de 19h à 21h, en présence de l’artiste.

L’artiste, Julie Said

Julie Said est née en 1986, elle vit et travaille à Paris. Elle est diplômée en 2010 du secteur Art-Espace à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Elle participe la même année à la première Triennale d’Istanbul puis est intégrée, en 2012, à l’exposition « L’Envers et L’Endroit » au 104. Elle a récemment fait partie de l’exposition collective « Meltem », organisée au printemps 2013 au Palais de Tokyo.

Les oeuvres de Julie Said sont visibles sur son site.


Julie Said, Installation Giordano B., 2013. Galerie Saint-Séverin, Paris.
Photo ACF-Paris / © MBdB

Giordano B. par Julie Said

La pratique de Julie Said intègre le travail de la nature et du temps. C’est ainsi qu’elle crée des objets au statut ambigu, fruits d’un hasard « aidé ». Qu’il s’agisse, par l’ajout de peinture, de redonner leurs couleurs à des fleurs fanées ou encore de sculpter des agrumes avec des clous de tapissier, l’artiste révèle la poésie du quotidien. Par des gestes d’une grande délicatesse, usant de techniques traditionnelles, elle crée des œuvres le plus souvent éphémères.

Inspirée de la verticalité du reflet de l’église Saint-Séverin sur la vitrine de la galerie du même nom, l’œuvre de Julie Said est une réappropriation ouvragée du motif du vitrail sous la forme d’un « rideau ». Celui-ci est composé de menus objets qui tissent une trame composée de pierres semi-précieuses, boutons, végétaux, coquillages, cuir, tissu… Ces petits objets glanés forment entre eux un ensemble composite dans lequel circule une énergie subtile, à la manière d’une cosmogonie à l’échelle du minuscule.

Cet humble témoignage rassemblant toutes sortes de corpuscules qui sont autant d’indices d’une grandeur cachée est une question posée par l’artiste : qu’est-ce qui relie les choses entre elles ? Comment des liens se créent-ils entre des fragments du monde que rien, en apparence, ne prédestinaient à être mis bout à bout, au profit d’un dessin aléatoire rappelant les grilles de plomb qui sertissent les vitraux et tiennent ensemble le vide et la lumière ?

Au lieu de sublimer la couleur et le remplissage, l’artiste choisit d’explorer les contours, ces zones de tensions qui sont autant de frontières, incarnées par des objets qui fonctionnent comme des réminiscences : les pierres précieuses ou les petits riens qui font une promenade, une vie, un choix.
Daria de Beauvais, commissaire – 2012

 

Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation :
Daria de Beauvais

Légende de la photo : Julie Said, Giordano B., 2013, assemblage, matériaux divers. Courtesy de l’artiste.