Exposition visible du 13 décembre 2006 au 2 février 2007, à la Galerie Saint-Séverin.

L’artiste, Pierre Buraglio

« Né à Charenton, Pierre Buraglio (*1939) fait ses études à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il enseigne jusqu’en 2000. Il mène une réflexion sur les techniques et les moyens de la peinture.

Après avoir dépassé la remise en cause de la matérialité, notamment au sein du mouvement Supports-Surfaces, Pierre Buraglio en questionne la maîtrise et la virtuosité, l’histoire, le souvenir des maîtres. On lui doit l’aménagement de la chapelle Saint-Symphorien à l’église Saint-Germain-des-Prés (Paris).

Le réemploi et l’économie de moyens caractérisent l’univers plastique de Pierre Buraglio. Dans une pratique toute en retenue, l’artiste s’interroge en permanence sur la manière de faire sens. Ainsi l’utilisation d’une porte de HLM comme support à la figure de saint François s’accorde-t-elle à l’esprit franciscain dont l’idéal de vie est la pauvreté, et à l’artiste lui-même intéressé par cette forme d’ascèse. D’après le tableau de Saint François debout, momifié, peint vers 1650-1660 par Francisco de Zurbarán, œuvre particulièrement frappante depuis sa présentation au musée des Beaux-arts de Lyon en 1807, le Saint François d’Assise de Pierre Buraglio est sans visage. Il exprime une impossibilité à figurer l’extase, en raison de l’incompréhension que susciterait l’image. L’absence de visage devient plus puissante que sa représentation. »
Texte Musée du Hérion.

Les oeuvres de Pierre Buraglio sont visibles sur le site de l’artiste.


Pierre Buraglio, Le Verbe s’est fait chair ou Marie Paruriente, étude préparatoire pour un vitrail de Saint-Julien de Brioude (baie basse de la nef), détail, 2006, crayon sur calque, 36 cm x 24 cm. Photo Musée du Hiéron, Paray-le-Monial © J.-P. Gobillot.

Noël par Pierre Buraglio

« Buraglio a exposé une exposition intitulée Noël représentant une vierge parturiente. Je me souviens qu’il avait passé toute la vitrine au blanc de Meudon excepté un petit rectangle d’environ 10 à 15 cm qui permettait d’apercevoir l’oeuvre éclairée à l’intérieur. Le P. Michel Brière avait développé une conférence sur ce sujet en analysant l’oeuvre de Pierre Buraglio en rapport avec des œuvres de la Renaissance. »
Témoignage d’Anne Baranger, membre de l’association Art, Culture et Foi.

« La volonté de délivrer une idée claire et accessible à tous a également déterminé le choix de la figuration pour le projet des vitraux de la basilique Saint-Julien de Brioude (non réalisé); ce travail s’appuyait sur une démarche de réinterprétation des «Maîtres », une modernité ne reniant pas l’histoire. Texte et image restituent un message, la couleur animant ponctuellement l’espace.

[…] L’image de la Vierge enceinte, Marie parturiente, apparaît au 13e siècle mais le thème ne se diffuse qu’à la fin du Moyen-Âge, particulièrement avec Piero della Francesca et la Madone del parto, fresque de 1467, source d’inspiration pour Pierre Buraglio qui reprend la robe bleue de la Vierge et son échancrure.

La Parole « Et le verbe s’est fait chair » (Jean, 1, 14) est le fondement même du mystère chrétien. »
« Que les yeux se dessillent. Pierre Buraglio »,  Art en Partage au cœur du musée, Le Hiéron, Paray-Le-Monial, 2018, pp. 44-46.

Pour les dix baies basses de la nef, Pierre Buraglio a pour projet de présenter des vitraux figuratifs et symboliques « afin de traiter de manière didactique et accessible à tous les thèmes suggérés par le cahier des charges ». Ces baies basses (non réalisées) présentaient la particularité d’être composées de deux plans de verre distants de 12 cm l’un de l’autre, le texte étant placé sur le verre intérieur. 

Dans le cas de la baie 111, Marie Parturiente, la feuille de verre intérieure comprend les mots « Le Verbe s’est fait chair…» (Saint Jean 1.14) et Marie d’après La madonna del parto de Piero della Francesca. La Vierge y est représentée sans visage car elle est « choisie entre toute les femmes ».

Le musée du Hiéron conserve 4 études préparatoires pour les vitraux de Saint-Julien de Brioude de Pierre Buraglio, dont Marie Parturiente ou « Le Verbe s’est fait chair ». Les oeuvres entrent en dépôt au musée en 2011, avant d’être acquises en 2014. 

 

Direction : Isabelle Renaud-Chamska
Programmation : Jean de Loisy

Légende de la photo : Pierre Buraglio, Le Verbe s’est fait chair ou Marie Paruriente, étude préparatoire pour un vitrail de Saint-Julien de Brioude (baie basse de la nef), 2006, crayon sur calque, 36 cm x 24 cm. Photo Musée du Hiéron, Paray-le-Monial © J.-P. Gobillot.